Archive for ‘janvier, 2018’

Caminhos

Jean-Luc Billet Photographies

Littoral nord de Santo Antão – Cap Vert – novembre 2017

Le réseau de sentiers qui irrigue l’île de Santo Antão est un véritable chef-d’œuvre, que l’on peut rapprocher des levadas de Madère. Vu la complexité du relief et les dénivelés importants, il représente un travail titanesque. Des générations d’esclaves y ont probablement laissé leur sueur et, pour certains, leur vie à l’époque de la colonisation portugaise. Encore aujourd’hui, les routes que peuvent emprunter les quelques véhicules sont rares et ces sentiers restent le seul moyen d’accès à certains villages, habitations isolées et cultures. Les terrasses cultivées vont parfois se nicher à des hauteurs improbables et seuls les ânes et les mules peuvent venir en aide aux hommes pour les exploiter. Le fond des cirques qui ferment les vallées ressemble souvent à un mur de 1000 m de haut, apparemment infranchissable. Et pourtant on y trouve un sentier confortable et impeccablement dallé qui s’insinue dans les failles, passe de vire en vire, escalade des pitons rocheux et propose au marcheur un parcours aérien. Longeant la côte au nord de l’île, un sentier large, souvent bordé d’un mur de pierres sèches, épouse les méandres des falaises, se faufile dans le fond d’un canyon saturé d’embruns (photo ci-dessus) pour croiser la trace d’une cascade à sec, puis remonte par des vires vertigineuses pour laisser le regard plonger à la verticale vers les vagues atlantiques.

Morna

Mindelo - São Vicente - décembre 2017

Mindelo – São Vicente – Cap Vert – décembre 2017

A Mindelo la musique est partout, tout le temps.  Ses habitants disent même que pour dix Mindelenses, il y a onze musiciens. Cesaria Evora, la diva, est jouée et rejouée jusqu’à plus soif, mais la musique vivante est aussi présente partout à travers les groupes qui se produisent chaque jour, en tous lieux et toutes circonstances.

Dans un minuscule atelier discret, à l’écart de l’agitation du centre-ville, l’œuvre du célèbre luthier cap-verdien Mestre Batista se poursuit par les mains de plusieurs de ses fils. Ils fabriquent ici, pour les plus grands musiciens du pays, violons, guitares et cavaquinhos, la petite guitare à 4 cordes qui a fait la renommée des gratteurs de l’archipel. Eux-mêmes musiciens, ils consentent volontiers à jouer quelques morceaux après une visite de l’atelier.